Tu te dévoiles comme bon te semble. Tantôt belle, tantôt cachée derrière des façades hétéroclites et des lieux sans queue ni tête. Tu mélanges les styles et les époques à ta façon unique. Tu t’amuses avec l’œil qui se pose sur toi. L’histoire t’a chargée de différents récits. Un côté terrifiant est inscrit dans ton ADN. Tu fais rêver, perdre les repères, tu fais tout à ta tête. Même mes pensées ne sont plus les miennes face à toi, Palerme

C'est quoi le mouvement ? Comment le dépecer ? Ou plutôt rester dans sa continuité ? Une image par sa définition est fixe . Vouloir retranscrire le mouvement sur ce support semble une hérésie. Mais ce constat permet de s'affranchir des contraintes, de s'en amuser. Photographies réalisées lors de spectacle "Life" d'Atelier du Contre Temps (Nîmes) à l'Ombrière Uzès samedi 24 juin

J'aime "hors contexte". J'aime voir le bout de choses sans se soucier du reste. J'aime raconter une histoire parallèle à la réalité autour de moi. Entre la manière dont les images montrent des choses et des événements du monde il y a qu'un lien tenu. Mais dans ce monde que je vois, il y a le jeu des couleurs, des lignes. Il y a une histoire, celle qu'on souhaite voir.

Ressembler à l'autre permet de se rendre invisible, de se fondre dans le décor, de tromper l'autre. Pour les nombreuses espèces c'est une stratégie d'adaptation. Est-ce que se fondre dans un tableau protège ? On devient ce qu'on regarde ou on regarde ce qui nous ressemble ?

Je ne suis pas première à suivre les gens au hasard. J'accroche mon œil à une petite chose difficile à nommer. Je m'invente des histoires. J'enfile la peau de détective ou d'espionne. J'écris les romans dans mon imagination. Je change d'héros comme de gants. Du décor aussi. Je ne me cache pas et je ne suis pas visible. J'invente des histoires.

"Effacer la couleur, pour voir essentiel" disent certains. "Rester dans la photographie noble" disent autres. Je ne donne raison à aucun. Mon monde est rempli de couleur. Je crois même que la photographie couleur peut demander plus d'efforts. Mais c'est tout une autre histoire qu'on peut raconter à travers le monochrome.